L’Afrique regorge de nombreuses ressources naturelles qu’elle pourrait exploiter pour faciliter son développement agricole. Cependant, cela ne suffit pas toujours pour pallier les besoins des agriculteurs. Dans certaines sous-régions, particulièrement dans les zones subsahariennes, les sols sont secs et peu fertiles à cause de leur proximité avec le désert du Sahara, c’est ce qui ralentit la production alimentaire sachant que nous sommes dans un continent qui souffre d’une prévalence de la crise alimentaire : d’où la nécessité de l’utilisation urgente des engrais. En effet, l’Afrique, comme d’autres continents ayant moins d’accès aux engrais se trouvent dans une situation de sous-alimentation. Ceci dit, ces nutriments aident à fertiliser les sols afin de produire des quantités suffisantes d’aliments pour nourrir la population.
Les prix élevés et volatils des engrais sont l’un des obstacles à la sous-utilisation des fertilisants. Cette situation tend à entraver la production agricole en Afrique. Ce problème est particulièrement accru en Afrique subsaharienne où le prix des engrais a augmenté et les agriculteurs ont de moins en moins de possibilité de s’acheter un sac de fertilisants. Dès lors, la guerre entre l’Ukraine et la Russie est venue davantage fragiliser la production agricole, car elles étaient jusqu’ici les plus grands fournisseurs d’engrais en Afrique et aussi en Europe. La moitié des engrais utilisés en Afrique est importé, cela démontre également l’inefficacité de la production et l’indisponibilité d’une chaine de distribution d’engrais. De plus, le continent produit plus de 30 millions de tonnes d’engrais, soit deux fois plus que ce qu’elle consomme, ceci est dû à ses nombreuses exportations qu’elle effectue vers l’Amérique et au final les agriculteurs se retrouvent contraints de s’approvisionner sur le marché étranger.
Compte tenu de la malnutrition qui règne fortement sur le continent, de nombreuses organisations internationales se sont mises ensemble afin de mettre en place des programmes d’aide pour soutenir ce secteur d’activité. Elles ont décidé de subventionner l’achat des engrais pour les agriculteurs en Afrique car c’est ce produit qui permet la croissance rapide des aliments pour nourrir la population. L’une des priorités de cette action est de pouvoir soutenir les plus petits agriculteurs qui n’ont généralement pas les moyens financiers pour se procurer ces fertilisants. Parmi les différentes initiatives, nous avons entre autres, la plateforme mondiale pour la sécurité alimentaire d’IFC, dotée de 6 milliards de dollars, qui fournit aux acteurs privés un accès au crédit afin de remédier aux pénuries de liquidité dans les chaînes d’approvisionnement en engrais, et une somme de 30 milliards de dollars mobilisée par la Banque mondiale en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les pays en développement. Les pays du G7 (Allemagne, Etats-Unis, Canada, Italie, Royaume-Uni, France, Japon) et la Banque mondiale participent également à des partenariats stratégiques, tels que l’Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire, pour aider les pays en difficulté et s’attaquer aux principaux problèmes liés à cette crise. Il y’a également d’autres programmes qui ont déjà été déployés sur le continent africain pour aider les plus petits agriculteurs à se procurer des engrais même chez des détaillants.
Ainsi, La crise alimentaire qui anime le continent doit constituer une opportunité pour les africains de construire des marchés agricoles et des engrais plus résilients et durables sur le long terme. Il convient également d’investir dans la production et l’utilisation rationnelle des fertilisants verts.