La prudence domine depuis le début de la semaine sur les marchés financiers sur fond de regain d’inquiétudes pour les banques après les résultats de First Republic Bank et pour la conjoncture américaine suite à la publication de résultats mitigés d’entreprises, hormis pour la « tech » américaine. La croissance du PIB des États-Unis a ralenti plus que prévu au premier

Les marchés monétaires tablent avec une probabilité de 70% sur un relèvement de 25 points de base des taux de la Banque centrale européenne (BCE) avec une probabilité de 30% sur une hausse de 50 points la semaine prochaine, selon Refinitiv.

Aux États-Unis, certains analystes estiment que le ralentissement de la croissance américaine ne devrait pas dissuader la Fed de relever le coût du crédit.

Les cours pétroliers ont rebondi en fin de semaine après une chute de près de 4% mercredi liée aux inquiétudes sur la conjoncture américaine: le Brent a clôturé hier soir à $ 78,17 le baril et le brut léger américain (WTI) à $ 74,77.

CACAO – CAFÉ – CAOUTCHOUC – COTON – HUILE DE PALME – RIZ – SUCRE

 

CACAO

Le cacao a un peu fondu cette semaine. Partie de £ 2 285 vendredi dernier à Londres, la tonne de fèves a clôturé hier soir à £ 2 222 tandis que New York suivait la même trajectoire, passant de $ 2 983 à $ 2 924.

Ce glissement des prix serait essentiellement le fait de ventes de fèves plus importantes des producteurs tandis que des pluies au-dessus de la moyenne laissent à penser que la récolte intermédiaire, qui court d’avril à septembre, pourrait être supérieure aux attentes.

Ceci dit, les arrivages aux ports de San Pedro et d’Abidjan demeurent inférieurs de 7,4% sur la période du 1er octobre au 23 avril par rapport à la même période la campagne précédente, estiment les exportateurs interrogés par Reuters.

Côté entreprises, Hershey a annoncé hier s’attendre à des revenus et des bénéfices annuels dans la partie supérieure de ses prévisions précédentes, grâce à des prix plus élevés ainsi qu’à une demande résiliente pour ses bonbons et chocolats, rapporte Reuters.

 

CAFÉ

Le Robusta plus fort que jamais ! La tonne de cette variété de café a franchi la barre des $ 2 400 sur l’échéance juillet : elle est passée de $ 2 382 en fin de semaine dernière pour clôturer hier soir à Londres à $ 2 405. Mercredi, le Robusta a même touché un pic de 12 ans à $ 2 489. En revanche, à New York, la livre (lb) d’Arabica est tombée de $ 1,9145 en fin de semaine dernière à $ 1,882 hier soir.

Le Robusta poursuit sa lancée sur fond de disponibilités très étroites au Vietnam, leader de ce marché, alors que la demande est forte car les torréfacteurs augmentent la part de cette variété, moins chère que l’Arabica, dans leurs mélanges. En outre, la récolte au Brésil démarre lentement, les volumes exportés en avril étant en-deçà de ceux d’avril 2022.

Aguinaldo Lima, directeur exécutif d’ABICS, l’organisation représentant les producteurs de café instantané au Brésil, a déclaré que certaines entreprises avaient augmenté leur mélange de Robusta à 50 %. Dans le passé, un mélange de Robusta normal était d’environ 20 % ou 30 %. « Le facteur prix a été important pour le changement dans les mélanges, bien sûr, mais la qualité des Robustas a vraiment augmenté », a-t-il déclaré.

Le Brésil entame une récolte de Robusta qui devrait être record, estimée par les analystes à 23 millions de sacs (Ms). L’industrie espère que cela pourra fluidifier le marché mondial car les stocks au Vietnam sont faibles. Mais les caféiculteurs brésiliens ne sont pas pressés de récolter car ils recherchent la qualité et ont tendance à attendre la maturation idéale, a souligné Aguinaldo Lima interrogé par Reuters. En outre, le temps doux et humide au Brésil avait retardé la récolte. Il estime que seulement 2% de la récolte dans l’État principal d’Espirito Santo avait été cueillie jusqu’à présent.

Rabobank s’attend toujours à une hausse des exportations brésiliennes de Robusta, mais les prix locaux restent élevés et donc le marché national offre un débouché intéressant, aussi.

Au Vietnam, les caféiculteurs des Central Highlands ont vendu leur Robusta entre 50 300 et 52 000 dongs ($ 2,14 $ – 2,21) le kilo cette semaine contre 49 400 à 51 500 dongs la semaine dernière. A l’export, le Grade 2, 5% grains noirs et fendus, ont trouvé preneurs avec une décote de $ 30 à $ 50 par rapport au terme de Londres. « Les prix sont trop élevés maintenant, alors que le café n’est pas disponible », a déclaré un négociant. Le Robusta sur l’échéance juillet a gagné $ 54 sur la seule semaine dernière.

 

CAOUTCHOUC

Glissade des cours du caoutchouc qui ont clôturé hier sur l’Osaka Exchange à 207,7 yens ($1,55) le kilo contre 210,1 yens vendredi dernier. Même tendance à Shanghai, les cours passant de 11 860 yuans la tonne à hier 11 740 yuans ($1 698,13). Si les cours ont progressé en début de semaine sous l’effet des vagues de chaleur en Thaïlande et de la maladie des racines blanches en Chine, le marché a perdu confiance dans la tendance haussière car l’impact sur la production ne sera lisible que dans deux semaines  et surtout la faiblesse  des données économiques l’a emporté.

En Chine, les bénéfices des entreprises industrielles ont diminué à un rythme plus lent au premier trimestre, l’économie n’étant pas encore assurée d’une reprise complète malgré une reprise des services et de la consommation. De même, les nouvelles commandes de biens d’équipement clés fabriqués aux États-Unis ont chuté plus que prévu en mars et les livraisons ont diminué, tandis que la confiance des consommateurs américains a chuté à son plus bas niveau en neuf mois en avril, ce qui accroît encore le risque que l’économie tombe en récession cette année.

Côté entreprise, le japonais Toyota Motor Corp le plus grand constructeur automobile mondial en termes de ventes, a établi un record mondial de production annuelle au cours de l’exercice 2023  (avril 2022- mars 2023), alors que les interruptions d’usine dues aux problèmes d’approvisionnement mondial en puces et aux fermetures pandémiques se sont atténuées. Ses ventes mondiales de véhicules pour l’exercice 2022 ont augmenté de 1,0 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 9,61 millions d’unités et la production mondiale a augmenté de 6,5 % pour atteindre 9,13 millions de voitures, a déclaré le constructeur automobile japonais.

 

COTON

Le coton se négocie toujours dans une fourchette étroite et ressort quasi-inchangé cette semaine avec une clôture hier sur l’ICE à 80,40 cents la livre contre 80,15 cents vendredi dernier. Toutefois les cours ont été très volatils.  Ils ont plongé à 78,36 cents mercredi pour rebondir jeudi avec le rebond des ventes hebdomadaires américaines de coton.

« Les bases continuent de s’effondrer reflétant la difficulté des filateurs à acheter et payer du coton brut, dans un environnement textile dégradé » observe Mambo Commodities.

La semaine prochaine se déroule al Golden Week en Chine, ce qui devrait réduire la participation asiatique.

Le spécialiste Cotlook a revu à la baisse ses prévisions de la production et  de la consommation mondiales pour la campagne 2023/24. L’estimation de la production mondiale en 2023/24 a été diminuée de 156 000 tonnes à 25,238 millions de tonnes, en raison l’abaissement de la production aux Etats-Unis suite à une projection d’abandon dans l’Etat du Texas et à l’impact des inondations en Californie. Quant à la consommation, face à des perspectives économiques moroses et à la faible demande en textiles, elle plonge de 200 000 tonnes pour s’établir à 24,353 Mt. Ainsi, les stocks de clôture augmentent à 885 000 tonnes. 

 

HUILE DE PALME

Petite forme pour l’huile de palme cette semaine, écourtée pour cause de Ramadan. Partis jeudi dernier de 3 705 ringgits la tonne sur la Bursa Malaysia Derivatives Exchange, les cours sont tombés hier à 3 455 ringgits ($774,66). Et une fois de plus c’est la politique du premier producteur mondial, l’Indonésie, qui a perturbé le  marché.

En effet, le pays, le mois du Ramadan terminé, a décidé d’abaisser son seuil de vente intérieur obligatoire pour les producteurs d’huile de palme à 300 000 tonnes par mois à partir de mai, contre 450 000 tonne aujourd’hui, selon une annonce  du ministère du Commerce. Une mesure qui devrait donc permettre d’accroître les exportations d’huile palme (Lire ci-dessous).

En outre, les cours sont sous la pression de la faiblesse des autres huiles végétales, de la perspective d’une hausse de la production de l’huile de palme et d’une demande  plus que timide. Du 1er au 25 avril, les exportations d’huile de palme de Malaisie sont en recul de 14% à 18,5%  par rapport à la même période au mois de mars, selon les inspecteurs du fret.

L’Indonésie assouplira à partir du mois de mai la Domestic Market Obligation (DMO). Ainsi, le gouvernement resserrera le ratio des exportations d’huile de palme à quatre fois le volume que les producteurs ont vendu sur le marché intérieur, contre six fois le volume actuellement. Dans l’ensemble, l’allocation d’exportation sera désormais plus importante, a déclaré un haut responsable du ministère du Commerce, Isy Karim. Les producteurs qui distribuent de l’huile de cuisson en emballage simple, plutôt qu’en vrac, pourraient exporter jusqu’à neuf fois le volume de leurs ventes intérieures.

Le gouvernement autorisera également les entreprises à reprendre l’utilisation d’environ 3 millions de tonnes de permis d’exportation d’huile de palme qui ont été suspendus plus tôt cette année. Ces permis pourront être utilisés par étapes au cours des neuf prochains mois, a ajouté un haut responsable du commerce, Budi Santoso. Pendant ce temps, le gouvernement continuera d’améliorer ses politiques nationales de distribution d’huile de palme pour assurer des prix stables dans tout le pays, ont déclaré des responsables du ministère.

 

RIZ

Les prix à l’exportation du riz thaïlandais ont atteint leur plus haut niveau en plus de deux mois cette semaine tandis que les prix du principal exportateur, l’Inde,  ont chuté.

En Thaïlande, les prix du Thaï 5% ont grimpé à $490-$495  la tonne, leur plus haut niveau depuis le début février, contre $480 la semaine dernière. Selon les négociants, la hausse est imputable aux fluctuations du taux de change, à l’augmentation des commandes en provenance de l’Indonésie et à la diminution des approvisionnements. L’Indonésie a acheté quelque 500 000 tonnes de riz, soutenant les prix, a déclaré un négociant basé à Bangkok.

Les exportations de riz de la Thaïlande ont bondi de 18,48% en glissement annuel pour atteindre 2,06 millions de tonnes (Mt)au premier trimestre 2023, alors que la demande des marchés asiatiques et africains augmentait, selon les données du  ministère du Commerce. En valeur, elles se sont élevées à 38,06 milliards de bath ($1,11 milliard), en hausse de 29,3%. L’Irak était le premier importateur de riz thaïlandais, représentant 16,4% des exportations totales, suivi de l’Indonésie, des États-Unis et de l’Afrique du Sud, a déclaré Ronnarong Phoolpipat, directeur général du département du commerce extérieur du ministère.

En Inde, les prix du riz étuvé 5%  se sont abaissés à $378-$382 la tonne, soit leur plus bas niveau depuis le 13 janvier,  contre $382-$ 388 la semaine dernière.  La demande est atone et les prix baissent, a déclaré à Reuters Himanshu Agarwal, directeur exécutif de Satyam Balajee, l’un des principaux exportateurs de riz en Inde.

Au Vietnam, les prix du Viet 5%  sont inchangés à $495- $ 500  la tonne dans un contexte d’amenuisement des approvisionnements, la récolte principale de l’année étant terminée. Cependant, les commerçants ont augmenté leurs achats auprès des agriculteurs en prévision d’une demande accrue des marchés étrangers.

Le Vietnam a exporté 2,37 millions de tonnes de riz cette année, au 15 avril, en hausse de 33,7% par rapport à l’année précédente, selon l’Association alimentaire du pays.

 

SUCRE

Les 27 cents ont été dépassés…. Hier, sur le marché à terme de New York, le sucre roux a atteint son niveau de prix le plus élevé depuis 11 ans et demi, atteignant 27,41 cents sur l’échéance mai. Ainsi, partie de 24,83 cent vendredis derniers, la livre (lb) a clôturé hier soir un peu en dessous des 27 cents, à 26,99 sur l’échéance août. Quant au sucre blanc, coté à Londres, la tonne est passée de $ 676,40 à $ 720,10 après avoir atteint $ 730,50 en cours de séance.

Cette envolée fait suite à des rumeurs selon lesquelles l’Inde pourrait à nouveau encore imposer de nouvelles restrictions à l’importation de sucre, mais sans confirmation.

L’envolée est aussi due à ce que la production de sucre du centre-sud du Brésil au cours de la première quinzaine d’avril a atteint 542 000 tonnes (t), légèrement en deçà des attentes du marché de 572 000 t, car l’allocation de canne à la production de sucre n’était pas aussi élevée que certains analystes l’avaient prévu. Selon un rapport bi-hebdomadaire du groupe industriel Unica publié hier, les raffineries ont alloué 38,5% de la canne à la production de sucre, alors que l’estimation du marché était de 39,8 %. Le broyage de canne à sucre s’est élevé à 13,6 Mt. S&P Global Commodity estime la production brésilienne cette année à 560 000 t. En avril, les volumes quotidiens moyens exportés ont été de 51 300 t jusqu’à la troisième semaine de ce mois contre 69 300 t sur la même période, toujours en moyenne, l’année dernière.

Troisième cause de l’envolée, les opérateurs s’inquiètent de l’impact du phénomène météorologique El Niño sur la production en Asie. Et enfin, en toile de fond, rappelons que la production européenne devrait être faible.

Au Royaume uni, l’offre de sucre est très étroite et les Britanniques doivent s’attendre à une hausse des prix sur le marché local. Associated British Foods a déclaré mardi qu’un déficit de production de sucre au Royaume-Uni avait contraint son unité British Sugar à trouver des sources d’approvisionnement alternatives coûteuses qui auront un impact significatif sur les bénéfices du secteur sucrier au second semestre. Le directeur général d’AB Foods, George Weston, a rappelé que l’été et l’hiver derniers, des conditions météorologiques exceptionnellement défavorables ont nui à la récolte de betteraves sucrières de la Grande-Bretagne. British Sugar, la seule entreprise britannique qui transforme la betterave sucrière en sucre raffiné, a déclaré que sa production de la saison 2022/23 n’avait atteint que 0,74 Mt contre 1,03 Mt la campagne précédente.

Revenons pour terminer sur l’Inde dont une délégation commerciale s’est rendue en Russie cette semaine après que le ministre russe du Commerce et de l’industrie, Denis Manturov, ait séjourné à Delhi la semaine dernière pour discuter de la signature d’un accord de libre-échange (ALE) dans un proche avenir. Il porterait sur une large gamme de produits dont du sucre, mais aussi du thé, du café, des produits laitiers, de la viande et des produits marins.

Source: commodafrica.com

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